Mais quelles actions mener ? Nous avons communiqué et fait passer des messages, nous diffusons des photos et un film.
De nombreux réseaux, en France, replantent des haies là où elles ont été arrachées. Il s’agit de remettre des arbres dans le système agricole pour protéger les animaux et les cultures, réguler les eaux et le climat, favoriser la biodiversité, composer un paysage soigné, au maillage cohérent et continu.
Une opportunité se présente à l’automne 2010 : le mécène Yves Rocher dote les planteurs de 200.000 euros pour acheter des plants. Nous nous mettons sur les rangs et cherchons des partenaires désireux de se lancer. A Mouhet, Joël Ladame veut remplacer une haie arrachée par son voisin. A Parnac, Jean-Michel Lejeanne a un projet ambitieux pour son exploitation. Notre dossier pour 2.000 arbres est accepté par l’Association française "Arbres et haies champêtres", qui gère les fonds. On en parle au collège, à l’ESAT et à nos amis tout autour : tout le monde est partant. A vos bêches ! Des bénévoles et des enfants aideront la plantation. Sous la neige, Joël a planté tout seul en décembre. On s’y est mis fin janvier chez Jean-Michel : 750 mètres en trois jours. Le chantier est beau. On est tous contents du travail et fiers du résultat.
" Comme IDEFIX, j’ai toujours de la peine à voir tomber un arbre séculaire bien qu’il faille se chauffer et bâtir...aussi sur ma ferme j’en apprécie la présence. Quand la Compagnie du Paysage m’a proposé son concours pour planter ou replanter des haies, j’ai tout de suite accepté pour plein de raisons.
Et puis le long de la route, j’ai 900 m cumulé de linéaire sans bouchure et pardonnez l’expression mais je trouve cela crétin, pour encore plein de raisons ne serait-ce que pour déplacer les troupeaux. Rajoutons que cela ne me coûtera rien, les plants sont offerts et les bénévoles vont bosser pour m’aider ... ça fait plaisir quand, comme moi, on s’ereinte à journée pour rembourser la banque verte.
Un rappel technique sur le rôle de la haie au sein de la ferme, de l’unique point de vue de la productivité agricole, foin de la biodiversité pour le moment. Il est remarqué que la haie a un effet dépressif sur à peu près une fois sa hauteur, mais au-delà personne ne remarque l’effet positif qui se développe sur x fois sa hauteur. Faisons un bilan gain/perte avec une haie de 10 m de haut. Considérons une baisse de rendement de 30% sur les 10 premiers mètres, elle sera compensée par un accroissement de 3% seulement sur les 100m suivants (10 fois la hauteur). Encore une fois , ici nos sens nous trompent puisque n’est perceptible que l’effet négatif, on sous estime l’effet diffus.
Voila donc quelques éléments pour étayer mon intérêt pour le bocage et mettre en évidence qu’il n’est pas "archaïque".